Jean-Marie Périer : L’histoire du célèbre photographe français

À travers son objectif, Jean-Marie Périer a immortalisé quelques-unes des icônes les plus emblématiques de la culture française et internationale. Cet article retrace le parcours exceptionnel de ce talentueux photographe français, ainsi que ses collaborations marquantes dans l’univers de la mode, du cinéma et de la musique.

 

Jean-Marie Perier

 

Les années d’apprentissage : Les débuts prometteurs de Jean-Marie Périer

Né en 1940 à Neuilly-sur-Seine, Jean-Marie Périer grandit au sein d’une famille impliquée dans le milieu artistique. Son père, François Périer, est un acteur très populaire dans les années cinquante et soixante. Grâce à cette proximité avec le monde du spectacle, Jean-Marie développe dès son jeune âge une sensibilité pour la photographie et l’image en général.

Son talent précoce pour la photographie attire rapidement l’attention d’autres professionnels du secteur, dont le célèbre Daniel Filipacchi. Ce dernier l’engage comme assistant-photographe et lui apprend les ficelles du métier. Au cours de cette période, Jean-Marie Périer affûte également ses compétences techniques et esthétiques grâce à sa collaboration avec un autre grand nom de la photographie française, George Dudognon.

 

Le passage au portrait et la consécration de l’artiste

Au début des années cinquante, Jean-Marie Périer décide de se lancer à son compte en tant que photographe indépendant. Il choisit alors de se spécialiser dans le portrait, un domaine qui lui permettra d’exprimer pleinement sa créativité et de mettre en valeur les personnalités qu’il immortalise.

Jean-Marie Perier

 

Ses portraits séduisent rapidement le public, notamment grâce à leur esthétique raffinée et leur composition soignée. Le photographe parvient ainsi à capturer avec justesse l’essence des artistes auxquels il prête son objectif. La magie opère et le succès est au rendez-vous : Jean-Marie Périer impose très vite sa nouvelle approche du portrait dans le milieu de la photographie française.

L’avènement de l’époque « Salut Les Copains » et les collaborations légendaires

Force est de constater que c’est véritablement au cours de cette période Salut Les Copains (SLC) que le talent de Jean-Marie Périer s’exprime pleinement et que sa carrière prend un tournant majeur. En effet, durant les années cinquante et soixante, le photographe est engagé pour réaliser les nombreux portraits destinés d’une part aux pages du magazine SLC et, d’autre part, aux pochettes des disques des jeunes chanteurs de l’époque.

Cette collaboration fructueuse avec le magazine permet à Jean-Marie Périer d’intégrer parfaitement le courant pop et rock ‘n roll émergeant au sein de la culture française, et de devenir l’un des artistes les plus en vogue du moment. Durant cette période faste pour la photographie française, il travaille avec quelques-unes des plus grandes stars nationales et internationales.

Les portraits inoubliables de Jean-Marie Périer : Un reflet d’une époque dorée

Certains clics feront partie intégrante de la légende française tels que Johnny Hallyday, Sylvie Vartan ou Françoise Hardy. Sa renommée le conduit également à travailler avec plusieurs figures majeures de la scène musicale internationale telles que Paul McCartney, Mick Jagger et James Brown.

Jean-Marie Périer a ainsi réussi à figer dans le temps ces icônes immortelles qui continuent aujourd’hui encore à marquer les esprits. Pour beaucoup, ses portraits demeurent une véritable source d’inspiration et un témoignage précieux d’une époque révolue, où la créativité semblait illimitée dans le monde de la musique.

Un photographe polyvalent et engagé : Les autres facettes de l’œuvre de Jean-Marie Périer

Au-delà de sa collaboration incontournable avec le magazine Salut Les Copains, Jean-Marie Périer entretient une relation intense avec la photographie sous toutes ses formes. Il réalise par exemple des campagnes publicitaires pour des marques prestigieuses tout comme des reportages photo aux quatre coins du monde sur des thèmes variés environnementaux, sociaux ou même personnels.

Dans les années 90, il embrasse toutes ces passions et réalise même quelques films documentaires tels que « Un jour à Paris », mettant en scène la vie quotidienne des parisiens. Son œuvre est ainsi jalonnée de nombreux projets diversifiés qui témoignent d’une curiosité insatiable pour le monde qui l’entoure.

Le style unique de Jean-Marie Périer : Le secret de sa longévité dans le milieu de la photographie française

Tout au long de sa carrière, Jean-Marie Périer a su faire preuve d’un renouvellement constant de son art tout en conservant un style bien à lui. Sa sensibilité artistique exceptionnelle, son sens du détail et sa capacité à sublimer les personnalités qu’il photographie contribuent à forger ce langage visuel qui lui est propre.

Cette originalité est sans aucun doute l’une des clés de sa réussite et de sa notoriété auprès du grand public. Ses œuvres sont intemporelles et universelles, traversant les décennies sans jamais perdre leur charme ni leur pertinence.

En somme, Jean-Marie Périer incarne cette génération d’artistes français ayant contribué au rayonnement culturel de notre pays durant les années cinquante et soixante. N’hésitez pas à vous plonger dans son travail pour découvrir ou redécouvrir par vous-même la richesse et la beauté de ses portraits inoubliables.

 

 

Jean-Marie Périer, son histoire en quelques mots…

Jean-Marie Périer est né à Neuilly en 1940. Il débute sa carrière comme assistant de Daniel Filipacchi en 1956. Très vite, il travaille pour le magazine Jazz, Paris-Match et Tele7Jours. Jean-Marie Périer a été enrôlé pour servir en Algérie où il a travaillé dans le département photographique de l’armée française.

De 1962 à 1974, Jean-Marie Périer est le photographe officiel de ‘Les Copains’, le magazine leader mondial de la musique. La renommée de Jean-Marie Périer remonte à ses photographies emblématiques des Beatles, des Rolling Stones, de Bob Dylan, de James Brown, pour n’en citer que quelques-uns ; images qui ont capturé de manière indélébile les scènes Pop et Rock des années 60.

 

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En 1990, Jean-Marie Périer rentre chez lui à Paris après avoir passé dix ans à Los Angeles et NY à réaliser des publicités pour des clients aussi importants que Coca-Cola, Canada Dry, Ford et Nestlé. C’était la photographie qu’il souhaitait revenir ; de ressentir à nouveau la liberté et la créativité qu’il a éprouvées pendant ces années Rock n’ Roll.

Le magazine ELLE lui a donné carte blanche pour réaliser une série d’images, intitulée « Le monde des créateurs de mode », qui présente le glamour et l’élégance de l’industrie de la mode et de ses icônes. Les plus grands créateurs de mode posent pour lui : Saint-Laurent, Armani, Tom Ford, Christian Lacroix, Gaultier, Alaïa…

La première grande exposition de Jean-Marie Périer a lieu à l’Hôtel de Ville de Paris en 2002. Depuis lors, il a eu de nombreuses expositions personnelles dans le monde entier et ses œuvres ont été acquises par d’importantes collections publiques et privées

 

Jean-Marie Périer: voyage au pays des idoles

Ils sont tous là, Johnny, Sylvie, France Gall, Dutronc, Cloclo, Sheila, immortalisés dans la beauté de leurs vingt ans. Ils sont à peine plus jeunes que Jean-Marie Périer qui, au retour de son service militaire en Algérie, a été embauché par Daniel Filipacchi, l’inventeur du magazine emblématique des sixties, Salut les copains. «Il capte l’innocence quand elle ne sait pas encore qu’elle va devenir un mythe», nous dit l’écrivain Marc Lambron.

Dans l’exposition actuelle qui se tient sur le toit de la Grande Arche à la Défense, la fameuse photo de groupe réalisée en 1966 pour l’anniversaire du magazine ouvre le bal et fait face à une image de Johnny Hallyday posant entre Sylvie Vartan et Françoise Hardy.

 

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Le rocker vient juste de rencontrer Sylvie et leur histoire d’amour qui fera rêver les adolescents n’a pas encore commencé, celle de Jean-Marie Périer et de Françoise Hardy vient juste d’éclore. «Ce qui m’a tout de suite frappé chez Françoise, c’est qu’elle n’avait aucune conscience de son incroyable beauté, pour un photographe, c’était une situation idéale, et pour le jeune homme que j’étais, ce fut un vrai choc», raconte-t-il.

«Jean-Marie Périer capte l’innocence quand elle ne sait pas encore qu’elle va devenir un mythe»

Jean-Marie Périer se souvient de cette époque «merveilleuse» où il avait carte blanche sans limite de moyens pour saisir ceux qui allaient orner les chambres des jeunes Français. Metteur en scène, il imaginait des tas de situations fantaisistes, suivi sans problème par les vedettes. L’époque n’avait pas encore inventé le droit de regard sur l’image. Cette liberté et cette joie transparaissent sur chaque cliché.

 

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Qui pourrait imaginer aujourd’hui embarquer deux jeunes chanteuses dans une cour de ferme, déguisées en Bécassine, comme sur cette photo de Sheila et Sylvie Vartan? Même chose pour les rock stars internationales. Les Rolling Stones n’ont même pas sorti leur premier disque lorsqu’ils les photographient sur les Champs-Élysées en 1965. «Un an plus tard, il y aurait eu une émeute», dit-il.

Après un long séjour aux États-Unis où il tourne des films publicitaires, le photographe reviendra en France dans les années 1990. À la demande de sa sœur Anne-Marie Périer, qui dirige le magazine Elle, il retrouve ses boîtiers. Les couturiers sont devenus les rock stars de l’époque, Jean-Paul Gaultier, Karl Lagerfeld, Christian Lacroix seront ses modèles. Aujourd’hui, il revendique la popularité de ses photos et se moque bien de l’opinion de ceux qu’il appelle «les intellectuels de la photographie».

 

JEAN-MARIE PÉRIER TRAVERSE LES MODES

Ma chienne m’a débarrassé du sexe, c’est plutôt une bonne chose… » Retiré depuis vingt ans dans l’Aveyron, Jean-Marie Périer, 78 ans, n’a jamais semblé aussi heureux qu’en compagnie de ses animaux, ses deux ânesses, Cerise et Hortense, et sa chienne, Duffy, donc.

D’autres sortes de créatures se sont pourtant invitées dans son bestiaire. Pour pré-parer une exposition à Paris, l’ancien photographe de Salut les copains a exhumé une trentaine de portraits de créateurs de mode qu’il a réalisés dans les années 1990 pour le maga-zine Elle, alors dirigé par sa soeur Anne-Marie. Souvenirs, souvenirs à partir de quatre images choisies.

 

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Arme-Marie m’avait acoquiné avec le journaliste François Baudot. Je. ne connaissais rien t la mode. A cette époque, je me faisais chier à Los Angeles, comme toute per-sonne normalement constituée. « Reprends la photo », m’a intimé ma sœur. J’ai découvert un univers qui m’a rappelé ma jeunesse rock, où les créateurs avaient l’imagination, l’humour et le sens de la provocation d’un Mick Jagger dans les années 1960. C’est Jean-Paul Gaultier qui a eu l’idée de se déguiser en pape, avec le ruban rouge de soutien aux victimes du sida sur sa soutane.

C’était en 1995. Deux ans plus tôt, le pape Jean-Paul II avait choqué par son discours en Ouganda, où il appelait à la chasteté et à la fidélité pour mettre fin au sida.

 

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JEAN-MARIE PÉRIER & CARLA BRUNI ET YSL

Je connaissais Saint Laurent depuis les années 1960, quand. il faisait des smokings pour Françoise Hardy [l’ancienne fiancée du photographe]. En 1998, il ne sortait plus de chez lui. Carla, elle, j’avais eu le bonheur de la découvrir à ses débuts de mannequin.

C’est une fille bien élevée, avec beaucoup d’humour et de recul: du velours. Elle me rap-pelle Honor Fraser, Sibyl Buck. Chrystèle Saint-Louis Augustin, d’autres top très fraîches oubliées aujourd’hui. On croisait toutes ces filles dans les rédactions de mode. C’était très joyeux. Il y avait des canapés, où Tout-Paris se retrouvait pour s’échanger des sot-tises. La presse est morte quand on a enlevé les canapés des rédactions.

 

JEAN-MARIE PÉRIER &STELLA McCARTNEY

Tiens, encore un canapé ! Quand on m’a proposé de la photographier, je n’ai pas voulu lui dire que j’avais très bien connu son père, Paul, et que j’avais pratiquement vécu avec les Beatles pendant sept ou huit ans ! Je suis moi-même un fils de, je sais trop ce que c’est. Ce n’est pas facile, ça vous ouvre autant de portes que ça vous en ferme. Moi, c’était l’acteur François Périer, il était très connu dans les années 1950. Il m’a adopté, élevé.

Plus tard, j’ai appris qui était mon père biologique, Henri Salvador. Ma vie n’aurait pas été la même si j’avais été le fils de Périer élevé par Salvador, mais c’est sûrement mieux ainsi ! Je n’avais jamais remarqué que Carla avait un peu la même histoire [elle n’a pas été élevée par son père biologique].

 

JEAN-MARIE PÉRIER &KARL LAGERFELD

J’étais prévenu l’homme n’était pas facile et très occupé avec toutes ses collections pour Chanel, Fendi, sa propre marque et son travail de photographe. Il nous a invités un hiver à Ham-bourg, dans une de ses maisons. Il venait de neiger. Son col le cache mais il était un peu gros à l’époque. J’ai préféré choisir une photo qui soit fidèle à ce qu’il est aujourd’hui. Avec une volonté de fer, il est parvenu à sculpter sa silhouette et à en faire un logo reconnaissable partout. Et un logo, ça n’a pas d’âge. »

INTERVIEW DE JEAN-MARIE PÉRIER

Un livre de 3,3 kg, 512 pages et 400 photos qui représentent 50 ans de travail. Quel est, Jean-Marie, le poids de la fierté, et celui de la nostalgie ?

Je l’ai fait peser par mon boucher ! (Sourires). La fierté… c’est d’être encore là, toujours vivant. Disons que c’est la première fois que je vois tout mon boulot d’un coup. Fierté ? J’ai toujours considéré que mon travail de photographe consistait à mettre les gens en valeur ; je trouve que c’est le cas, et que ça se voit dans le livre.

J’ai toujours détesté les photographes qui se démènent pour qu’on voie que c’est eux qui ont fait la photo, en ne se souciant pas de celui qui est photographié. Bon, la nostalgie, c’est que je ne suis plus un perdreau de l’année…

 

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Tu dois tout de même admettre que tu as, à ce jour, réalisé une oeuvre…

Jean-Marie Périer: Non. Pour avoir une oeuvre, il faut être un grand photographe, c’est-à-dire avoir fait ça toute sa vie, n’avoir pensé qu’à ça. Or moi, j’ai fait ça par hasard parce que je ne pouvais pas être musicien. Quand j’ai eu envie de faire du cinéma avec Dutronc, j’ai lâché la photo pendant quinze ans. Je me suis même débarrassé de tous mes appareils. Plus une photo, même pas de mes gosses…

 

Jean-Marie Perier

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Y a-t-il « une » photo qui pourrait résumer ta carrière si tu devais n’en garder qu’une seule ?

Jean-Marie Périer: Tout dépend si tu parles de la photo elle-même, ou du moment vécu, de ce qu’elle représente. Pour le moment vécu et le symbole, c’est celle sur le toit d’Europe 1 en 1962 avec Johnny, Françoise et Sylvie. Ils ne se connaissent pas, et moi je suis avec Françoise depuis quinze jours. Par contre, photographiquement, ma préférée, c’est celle de Dutronc avec les écouteurs et le poisson. Parce que ça ne veut rien dire du tout, ça n’a aucun sens (rires).

 

Quel personnage, parmi tous ceux que tu as pho­tographiés, t’a le plus marqué ?

Jean-Marie Périer: Si on parle au sens photographique, c’est Mick Jagger. Dutronc, c’est autre chose, là on est plus sur le plan humain, celui de la tendresse…

 

Jean-Marie Perier

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A part la photo de groupe de tous les chanteurs en 1966, pas de photos de Gainsbourg dans ton livre ni dans tes expos ? Une anomalie ?

Jean-Marie Périer:  Oui. Bizarrement, j’ai fait la fête très souvent avec lui quand je vivais en Amérique, mais pas de photos. Pour la raison que je te disais. Là-bas je faisais des clips, de la pub, pas de photos. Quand je revenais à Paris, j’étais en touriste, j’habitais à l’hôtel Raphaël, pas de photos non plus. Tout ce qu’on fait, on croit que c’est pour toujours, et puis non, c’est plein de ruptures. C’est comme avec les gonzesses…

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Une chanson de Johnny, en 1963, s’intitulait «Il faut saisir sa chance ». Ta chance à toi a eu un nom : oncle Dan…

Jean-Marie Périer:  Ma première chance a été mon père, François Périer. Ensuite, il y a Daniel, et puis tous les gens que j’ai rencontrés, « Téléphone Public » avec le groupe Téléphone en tournée, en 1979. Pas des blockbusters !

De rencontre en rencontre, j ai changé de vie cinq fois. Il y a la petite enfance avec mon père, ensuite Daniel arrive, je reste à Salut jusqu’en 1974, il y a mes dix ans de cinéma avec Dutronc, Téléphone, etc., dix ans de pub aux Etats-Unis, et maintenant je suis dans ma cinquième vie : je refais des photos, des expos, des livres. C’est un peu la synthèse. Il n’y a qu’une chose que je ne fais pas, de la musique…

 

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Tu as pourtant écrit « Au départ, seule la musique n’intéressait »…

Jean-Marie Périer:  S’est très simple, j’ai renoncé à la musique à cause d’Henri Salvador, quand « j’ai su ». D’une part, je ne tournais jamais être qu’une pâle caricature de lui, d’autre part, j’ai voulu « rembourser » mon père, François Périer, lui être fidèle. J’avais à la maison un piano qu’il m’avait acheté. Je n’y ai plus jamais touché. Mes copains venaient jouer à la maison. Pour moi, c’était fini. En fait, je suis une sorte de raté qui te s’est pas trop mal démerdé…

 

Tu as brûlé des millions de kilomètres en voiture, ? en avion, à suivre les idoles des sixties. Te souviens- tu d’un soir de surréalisme absolu ?

Jean-Marie Périer:  de lui encore plus que d’elle, je ne le lâche plus. Pour lui, j’étais quand même « le mec d’avant », il devait se dire : « Il veut quoi, lui ? ». Au bout de deux ans, il commence à comprendre qu’il n’a rien à craindre de moi. Je lui propose de partir faire des photos à Ceylan. En fait, je voulais une occasion de me retrouver seul avec lui (ce qui est difficile, tu connais Jacques I) pour lui parler. On était dans un superbe hôtel en bord de mer, rempli d’Anglaises bourrées. Nous, on était bourrés aussi.

 

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On part tous deux en bord de plage et je lui dis texto : « Pourquoi tu es avec Françoise ? ». Il me répond : « Parce que je l’aime ». C’était énorme, quand tu connais Jacques, c’était énorme. « Alors, si tu l’aimes, pourquoi tu te tapes toutes les greluches qui passent ? ». Tu sais ce qu’il m’a dit ? « Parce que je commence par la fin. Ceux qui sont fidèles trompent leur femme au bout de vingt ans, moi je serai fidèle dans cinq ans ».

Hallucinant, non ? On continue de marcher sur la plage, totalement déserte, et on voit au loin un type de dos en train de faire de la méditation. On se rapproche et sur qui on tombe ? Brian Jones. Il y avait une chance sur un milliard, non ?… Il se retourne, me reconnaît et comme si on s’était vus la veille : « Hey, how are you ! » Et on repart chacun de son côté…

 

Et puis, nouvelle rupture…

Jean-Marie Périer:  Le 10 janvier 1980, j’ai tout quitté. Y compris ma femme, nous étions en plein divorce. J’ai pris l’avion pour les Etats-Unis avec deux valises. Là-bas, je connaissais une personne, c’est tout. J’étais totalement inconscient. Coup de bol, ça a marché. Les trois ou quatre premières années à Los Angeles ont été géniales.

J’ai fait plein de films publicitaires pour Hollywood Chewing-gum, Ford, Coca-Cola, etc. Ensuite, je suis parti pour New York et ça s’est gâté. En fait ce que j’aimais bien en Amérique, c’est les films américains. Mais la réalité est bien plus dure. Il n’y a pas de rapports humains comme on a ici, avec des conversations qui ne servent à rien. Là-bas, il n’y a pas de conversations qui ne servent à rien ! D’un autre côté, c’est un pays qui m’a accueilli à bras ouverts, qui m’a donné du travail…

 

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En fait, je crois que c’est le ras-le-bol des films publicitaires qui m’a dégoûté du pays. Après 60 ans. j‘en avais fait le tour, mais vers quoi m’orienter ? Refaire un long métrage ? J’ai essayé ! En 1988, j’avais découvert un jeune acteur portoricain superbe, Benicio Del Toro, je lui ai écrit un film, j’ai passé huit ans à essayer de le monter, entre New York, Los Angeles et Paris. Impossible, personne ne voulait d’un Portoricain inconnu.

Ca m’a définitivement dégoûté du cinématographe ! Terminé ! Et puis, c’est un métier de jeune, ou alors il ne faut jamais arrêter, il faut être Clint Eastwood (lui, il est de plus en plus formidable). En 1990, ma sœur Anne-Marie m’a proposé de rentrer à Paris et de faire des photos pour Elle. J’ai racheté des appareils !

 

Comment as-tu vécu le passage au numérique ?

Jean-Marie Périer:  Il y a quinze ans, j’ai acheté le premier Nikon D1, c’était flou et rouge. J’ai travaillé à mort. Je pense qu’il faut prendre toutes les nouvelles technologies. Après, tu les jettes si tu n’en veux pas. Mais ça représente des avantages énormes, et un gain de temps extraordinaire par rapport à « avant »…

 

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Découvrez le FAQ sur Jean Marie Perrier

Qui est Jean-Marie Perrier ?

Jean-Marie Perrier est un photographe français né en 1940 à Neuilly-sur-Seine. Il est surtout connu pour ses portraits de célébrités dans les années 60 et 70, notamment pour son travail avec le magazine Salut les Copains. Il a également travaillé pour d’autres magazines tels que Vogue et Harper’s Bazaar, ainsi que pour des campagnes publicitaires pour des marques telles que Citroën et Yves Saint Laurent.

 

Comment Jean-Marie Perrier est-il devenu photographe ?

Jean-Marie Perrier a commencé sa carrière comme assistant de mode chez Jardin des Modes, un magazine de mode français, avant de devenir photographe indépendant. Il a été remarqué par les fondateurs de Salut les Copains, un magazine pour adolescents, et a commencé à travailler pour eux en 1962. Ses portraits de célébrités sont devenus très populaires et ont contribué à son succès.

 

Qu’est-ce qui caractérise le style de Jean-Marie Perrier ?

Le style de Jean-Marie Perrier est souvent associé à la mode et à la culture pop des années 60 et 70. Il est connu pour ses portraits en noir et blanc, souvent réalisés en studio, avec un éclairage dramatique et une mise en scène soignée. Il a également expérimenté avec des couleurs vives et des compositions audacieuses dans ses travaux publicitaires.

 

Quelles célébrités Jean-Marie Perrier a-t-il photographiées ?

Jean-Marie Perrier a photographié de nombreuses célébrités dans les années 60 et 70, notamment les Beatles, les Rolling Stones, Brigitte Bardot, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Françoise Hardy, et bien d’autres. Ses portraits iconiques ont contribué à façonner l’image de ces personnalités dans la culture populaire.

 

Quelles sont les expositions de Jean-Marie Perrier les plus connues ?

Les expositions de Jean-Marie Perrier sont nombreuses, mais certaines ont particulièrement marqué les esprits. En 2013, le Musée d’art moderne de la ville de Paris a ainsi consacré une exposition rétrospective à l’ensemble de son œuvre. Plus récemment, en 2021, une exposition intitulée « Jean-Marie Perrier, une histoire de la pop » a été présentée à la Cité de la musique à Paris.

 

Quels sont les livres publiés par Jean-Marie Perrier ?

Jean-Marie Perrier est également l’auteur de plusieurs livres consacrés à son travail de photographe. Parmi les plus connus, on peut citer « Beatlemania, portraits de stars des années 60 » (2014), « Une histoire de la pop française » (2016) ou encore « Le Monde de la musique » (2020).

 

Comment Jean-Marie Perrier a-t-il évolué au cours de sa carrière ?

Au fil des années, le style de Jean-Marie Perrier a évolué pour se tourner vers des sujets plus personnels, tels que la nature, les paysages ou encore les animaux. Il a également commencé à explorer de nouvelles techniques, notamment la photographie en noir et blanc, qui contraste avec son style coloré et saturé des années 60 et 70. Malgré ces changements, son œuvre reste marquée par une créativité et une inventivité constantes.

 

Comment peut-on se procurer des œuvres de Jean-Marie Perrier ?

Les œuvres de Jean-Marie Perrier sont disponibles à la vente dans des galeries d’art spécialisées dans la photographie, ainsi que sur des sites de vente en ligne tels que Artsper ou YellowKorner. Les prix peuvent varier considérablement en fonction de la rareté de l’image, de sa taille et de son format.

 

Quel est l’héritage de Jean-Marie Perrier dans le monde de la photographie ?

Jean-Marie Perrier est considéré comme l’un des plus grands photographes français de sa génération, et son influence sur le monde de la photographie est indéniable. Son style créatif et ludique, ainsi que son approche innovante de la photographie de portrait ont inspiré de nombreux photographes à travers le monde. Sa contribution à la culture populaire reste également inestimable, grâce aux nombreuses images iconiques qu’il a créées au fil des années.

 


 

Eric CANTO Photographe : Photos de concerts, portraits, pochettes d’albums.

 

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